Quelles sont les maladies cardiaques chez le chien ?
Ces maladies peuvent toucher :
- Les valves cardiaques, c’est-à-dire les membranes qui séparent les oreillettes des ventricules et permettent la circulation du sang dans le cœur et vers les organes (dégénérescence liée à l’âge, malformation congénitale, infection…). La maladie cardiaque la plus fréquente chez le chien (75 à 80 % des cas) est de loin la « Maladie Valvulaire Dégénérative Mitrale » (MVD). Les chiens de petite taille, comme les Cavaliers King Charles et les Teckels, sont particulièrement touché : la maladie peut apparaitre dès l’âge d’un an car elle est d’origine génétique ;
- Le muscle cardiaque, qui permet les contractions et la propulsion du sang dans les vaisseaux (anomalie génétique, traumatismes, intoxication, inflammation, dégénérescence…) ; les « myocardiopathies dilatées » touchent particulièrement les chiens de grandes races comme les dobermans, les dogues allemands, les Saint Bernard, les boxers ou les dalmatiens. Elles représentent 15 à 20 % des affections cardiaques.
- Le système électrique qui déclenche les battements (responsable du rythme et de la force des contractions) ; dans ce cas, on parle de troubles du rythme cardiaque. Moins fréquents, ils concernent plutôt les animaux âgés, et peuvent parfois provoquer des morts subites.
Dans certains autres cas, c’est l’atteinte d’un autre organe (comme le foie ou les poumons) qui peut venir perturber le bon fonctionnement du cœur, et provoquer une maladie cardiaque.
Les mécanismes et l’évolution d’une insuffisance cardiaque
Le cœur est un muscle qui bat en permanence (entre 50 et 200 battements par minute selon la taille du chien). À chaque battement, du sang riche en oxygène est envoyé aux principaux organes et aux muscles.
L’insuffisance cardiaque correspond à la dégradation du fonctionnement du muscle cardiaque : les battements deviennent moins réguliers ou moins efficaces, et dans les deux cas, le débit sanguin est réduit. L’organisme met alors en place divers mécanismes de compensation, notamment en augmentant la fréquence cardiaque : le cœur de votre chien bat plus vite.
Cette réaction permet à l’animal de conserver une activité et un comportement normaux : en général, le propriétaire n’observe aucun symptôme. Puis, quand la maladie cardiaque continue à évoluer, le cœur se fatigue de plus en plus et ne parvient plus à s’adapter en cas d’effort.
En fin d’évolution de la maladie, lorsque l’insuffisance cardiaque est totalement décompensée, des symptômes sont visibles.
Quels sont les symptômes d’une maladie cardiaque chez le chien ?
Chez le chien, un des premiers signes à apparaître est une intolérance à l’effort : le chien refuse les grandes balades, ne joue plus beaucoup, associée à une fatigue inhabituelle. Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, peuvent survenir :
- de la tachycardie (augmentation de la fréquence cardiaque)
- des malaises (syncopes = perte de connaissance)
- un amaigrissement (perte de poids progressive)
- l’apparition d’un gros ventre (ascite due à du liquide dans l’abdomen)
- une diminution ou une perte de l’appétit
- de la toux (présence d’œdème pulmonaire)
Ces signes sont souvent aggravés en périodes de fortes chaleurs.
Comment savoir si mon chien est atteint d’une affection cardiaque ?
Si vous observez chez votre compagnon l’apparition des signes précédemment décrits, si un vétérinaire a déjà évoqué, lors d’une consultation de routine, la présence d’un souffle cardiaque ou d’un rythme cardiaque irrégulier, il est temps d’envisager une consultation de cardiologie.
Cette consultation va avoir pour but de confirmer l’insuffisance cardiaque, d’en évaluer le stade, et aussi d’en rechercher l’origine. Différents examens peuvent venir compléter l’auscultation :
- des radiographies du thorax : cet examen, souvent réalisé sans anesthésie, est rapide et simple. Il permet d’évaluer la taille du cœur et d’examiner l’aspect des structures internes, comme la présence d’eau dans les poumons, ou la dilatation des vaisseaux sanguins.
- un électrocardiogramme : il s’agit d’un tracé qui montre et enregistre l’activité électrique du cœur. Il permet de vérifier les battements du cœur (fréquence cardiaque), si le cœur bat normalement (rythme) et l’efficacité du muscle cardiaque lorsqu’il envoie le sang dans les vaisseaux. L’électrocardiogramme est aussi appelé ECG.
- une échocardiographie : c’est une échographie du cœur. Cet examen est complètement indolore et permet d’observer la structure cardiaque et ses mouvements en direct. Il est indispensable pour comprendre comment le cœur se contracte et s’il fonctionne correctement.
- un examen Doppler : le doppler est un examen qui permet d’analyser la façon dont le sang circule. Il est complémentaire de l’échocardiographie et donne une image très précise de certaines anomalies des valves cardiaques, par exemple.
- des prises de sang : afin de s’assurer que les autres organes, comme les reins ou le foie, fonctionnent eux aussi correctement.
- une mesure de la pression artérielle : à l’aide d’un brassard gonflable, comme pour les humains !
Le vétérinaire vous expliquera l’intérêt de ces différents examens et comment ils peuvent aider votre chien à aller mieux.
Quel traitement est nécessaire pour un chien insuffisant cardiaque ?
L’idéal est de pouvoir déterminer la cause précise de l’insuffisance cardiaque, afin de trouver le traitement adéquat. Toutefois, si cela n’est pas possible, le traitement aura pour objectif l’amélioration de la fonction cardiaque et du débit sanguin.
Plusieurs options sont en général possibles. Il existe de très nombreux médicaments, efficaces et sûrs, pour aider votre chien. Parfois, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. De nombreux « centres hospitaliers vétérinaires », répartis sur tout le territoire français, peuvent proposer ce type de prestations. Votre vétérinaire vous conseillera sur les différentes options possibles.
De plus, compte-tenu de l’évolution de la maladie cardiaque, il est essentiel de faire réévaluer très régulièrement le fonctionnement de la « pompe cardiaque » de votre chien par le vétérinaire, afin d’adapter le traitement au fur et à mesure.
Par ailleurs, un traitement hygiénique sera instauré : un régime alimentaire adapté (souvent pauvre en sel), un programme d’amaigrissement en cas d’obésité, le fait d’éviter les efforts violents ou prolongés (promenade en laisse, aux heures fraîches), et d’éviter aussi le stress.
N’hésitez pas à consulter votre vétérinaire pour des bilans de santé réguliers, ou dès l’apparition d’un essoufflement, de toux à l’effort, de fatigue anormale chez votre chien.
En cas de diagnostic d’insuffisance cardiaque, la mise en place précoce d’un traitement approprié, à la fois hygiénique et médicamenteux, ainsi qu’un suivi médical régulier permettront à votre animal de couler encore des jours heureux auprès de vous.
Le vétérinaire joue un rôle indispensable pour assurer une bonne santé de votre chien ou chat. Trouvez un professionnel près de chez vous !
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