La rage

La rage est-elle encore présente en France ? 

La France a été déclarée indemne de rage en 2001. Mais depuis cette date, plus de 10 cas de rage canine ont été importés en France. Ces cas étaient tous liés à des animaux contaminés à l’étranger et ramené sur notre territoire. 

La situation reste d’autant plus précaire que la rage est présente dans des pays proches.  Cette maladie mortelle, transmissible aux humains, sévit encore à nos frontières (Maghreb, Europe de l’Est) et provoque la mort de plus de 55 000 personnes par an, surtout des enfants. La Russie, la Chine et l’Inde sont particulièrement touchées.

Quels sont les animaux à risque ?

La rage est une zoonose mortelle : cette maladie d’origine virale, due à un Lyssavirus, est transmissible de l’animal à l’humain. Elle touche de nombreux mammifères, notamment le chien, le renard, et la chauve-souris.

Les chiens, lorsqu’ils ne sont pas vaccinés, peuvent, quels que soient leur race ou leur âge, être contaminé par un animal enragé et attraper la maladie. Toutefois, la rage est aujourd’hui très rare sur le territoire français.

Seules des circonstances particulières peuvent conduire à une contamination :

• Un contact avec un animal rapporté de l’étranger,
• Un voyage dans un pays touché,
• exceptionnellement, un contact avec une chauve-souris porteuse.

Il est possible de soigner la rage après une morsure contaminante, mais dès que les symptômes apparaissent, la mort survient de façon inévitable.

Comment se transmet la rage aux chiens ?

La rage est transmise par la morsure d’un animal infecté, y compris avant que ce dernier ne présente le moindre symptôme. La salive contient en effet une grande quantité de virus, qui sont injectés lorsque l’animal enragé mord un chien.

La contamination peut se faire également par griffure, ou léchage de la peau par un animal enragé. Le chat est également sensible à la rage et peut la transmettre. La transmission d’un homme à l’autre n’est en revanche que très rare.

Quelle est la cause de la rage ?

La rage est due à un virus de la famille des Rhabdoviridae. Il appartient au genre Lyssavirus, qui sévit partout dans le monde.

Le virus rabique est fragile et donc peu résistant dans l’environnement. Il est sensible à la lumière, à la chaleur (et donc il est détruit par la cuisson) et à l’oxygène de l’air. La salive d’un animal enragé ayant souillé un objet ne reste que très peu de temps dangereuse.

Le virus rabique est neurotrope : il modifie le fonctionnement du système nerveux. Il perturbe les neurones, notamment ceux qui régulent l’activité cardiaque ou la respiration. Après quelques jours à quelques mois d’incubation (période sans symptôme), le chien développe une inflammation/infection du cerveau, appelée encéphalite, qui évolue vers la mort en quelques jours.

Quels sont les symptômes de la rage chez le chien ?

La période d’incubation de la rage, c’est-à-dire comprise entre la morsure et l’apparition des symptômes, varie de neuf jours à plus d’un an.

Ce délai est dû à la migration du virus du site initial d’entrée dans l’organisme jusqu’à la moelle épinière ou au cerveau. Trois phases peuvent être distinguées lors de rage dite « furieuse » :

• Première phase : une inflammation locale au site d’entrée du virus (zone de la morsure), suivie de fièvre, puis un changements discrets d’humeur et de comportement peuvent être observés. Par la suite, les pupilles se dilatent et les réflexes oculaires ralentissent. La voix de l’animal se modifie.
• Seconde phase : de l’agressivité, des problèmes de coordination, une désorientation, des crises convulsives, une salivation augmentée et une photophobie (sensibilité exacerbée à la lumière) apparaissent. Le chien fugue, mord tout être vivant croisant son chemin et avale toutes sortes d’objets.
• Troisième phase :  la situation évolue vers une parésie générale (difficultés à se mouvoir et à coordonner ses mouvements), puis une paralysie débutant par le train postérieur ou les mâchoires, avant de se généraliser. La mort survient en 4 à 5 jours en moyenne par paralysie des muscles respiratoires.

La forme paralytique se résume à une paralysie survenant d’emblée ou juste après une courte période d’inquiétude ou de tristesse. La paralysie des muscles de la mâchoire inférieure ne permet pas la morsure. On parle de « rage muette ». L’issue est la même : la paralysie se généralise et l’animal meurt en 2 à 3 jours.

Les animaux sauvages, lorsqu’ils sont atteints, présentent un comportement modifié et perdent leur prudence à l’égard des hommes. Les espèces nocturnes, comme le renard ou les chauves-souris, sortent en plein jour pour se rapprocher des habitations. Ils attaquent parfois les animaux domestiques. Les chauves-souris peuvent même mordre des êtres humains, ce qui est plus rare dans le cas des renards.

Comment savoir si un chien a la rage ?

Les symptômes de la rage peuvent être très discrets, ce qui rend le diagnostic délicat. Un animal suspect de rage sera impérativement être mis en observation par le vétérinaire et des précautions rigoureuses sont indispensables au moindre doute :

• En cas de contact avec un animal au comportement anormal, agressif
• Et/ou si le chien revient ou à été importé d’un pays à risque (Maghreb, Europe de l’Est en particulier)
• Ou lors de morsure par un animal dont la provenance et le statut vaccinal sont inconnus.

Des examens de laboratoire pratiqués à l’Institut Pasteur, après la mort de l’animal, peuvent permettre d’avoir la preuve formelle de la contamination.

Comment protéger mon chien de la rage ?

Si un chien est contaminé par la rage et dès l’apparition des symptômes, aucun traitement n’est efficace et l’animal doit être euthanasié.

La prévention contre la maladie impose de prendre des précautions de bon sens :

• éviter les contacts entre les animaux domestiques et les renards blessés ou qui manifestent un comportement anormal.
• ne pas manipuler les chauves-souris à mains nues, d’autant plus qu’il s’agit d’animaux protégés (il est absolument interdit de les détruire ou de les déranger).

De plus, des vaccins sont disponibles chez les vétérinaires : la vaccination constitue un moyen efficace de protéger les chiens. La première injection s’effectue impérativement après l’âge de 3 mois et seulement si votre chien est identifié, et des rappels réguliers sont nécessaires. Un passeport vous sera délivré par le vétérinaire qui a injecté le vaccin, et vous pourrez le conserver afin de voyager, par exemple.

La vaccination antirabique est obligatoire lors de voyage à l’étranger. Pour certains pays, comme le Royaume-Uni, la Suède, l’Irlande ou Malte, une prise de sang et un dosage sérologique sont demandés. Cet examen est pratiqué par le vétérinaire, au moins un mois après l’injection vaccinale, et plus de 3 à 6 mois avant le voyage. Il est essentiel d’anticiper !

De même, l’importation de chiots en provenance de l’étranger est soumise à des règles précises et il faut se renseigner auprès des ambassades ou des consulats des pays concernés.
Les personnes qui contreviennent à ces règles, en rapportant des chiots ou des chatons cachés dans leurs bagages ou leurs voitures s’exposent à des risques gravissimes et à des sanctions sévères.

En France, il est vital de continuer à vacciner nos animaux. En effet, seule une telle vigilance permet à la France de résister à la pression infectieuse des pays voisins et d’éviter que les cas de rage rencontrés de manière épisodique n’entraînent des conséquences encore plus dramatiques.

Est-ce que le vaccin contre la rage est obligatoire pour mon chien ?

Aucun vaccin n’est obligatoire pour les animaux de compagnie en France, mais l’intérêt de celui-ci est assez évident. C’est une décision dont il est essentiel de discuter avec votre vétérinaire traitant. 

Le vaccin n’est pas obligatoire, sauf si l’on voyage au-delà des frontières. Cependant, l’apparition régulière de cas importés (animaux ayant voyagé ou venant du Maghreb ou de Roumanie, par exemple) arrivant enragés sur le territoire fait courir un risque aux animaux non vaccinés. Ces animaux, en cas de crise sanitaire (apparition d’un cas de rage importée), pourraient être mis en quarantaine voire euthanasiés. 

N’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire