Chez la chienne, les chaleurs s’accompagnent généralement :
- De pertes vulvaires hémorragiques abondantes et prolongées (de 5 jours à 3 semaines),
- D’un comportement libidineux (monte des propriétaires, objets inanimés ou autre chienne), voire agressivité, même envers les autres chiens du foyer.
Les mâles sont attirés et excités par une chienne en chaleur, ce qui peut entraîner évidemment des saillies « non souhaitées » et une gestation avant même la fin de sa croissance, mais aussi des conflits ou encore du marquage urinaire dans la maison par un mâle.
Enfin, environ deux tiers des chiennes entières présentent des grossesses nerveuses (parfois accompagnées d’une lactation) à répétition, pouvant entraîner apathie, agressivité et comportement maternel (envers des objets inanimés, etc.).
L’activité hormonale à l’origine de maladies chez la chienne
Les cycles sexuels, et la production d’hormones (stéroïdes sexuels) pendant les cycles favorisent des maladies du tractus génital, de plus en plus fréquentes au cours de la vie de l’animal.
- Les tumeurs mammaires sont une affection très fréquente chez la chienne adulte vieillissante (50 % des chiennes entières atteintes dont 50 % seront atteintes de tumeurs malignes). La majorité des tumeurs sont favorisées par les imprégnations répétées d’hormones sexuelles (stéroïdes produits par les ovaires à chaque cycle, ou de hormones de synthèse lors de prise de pilules contraceptives).
- Le pyomètre (infection grave de l’utérus pouvant entraîner une insuffisance rénale et une septicémie) est une affection commune chez la chienne causée principalement par une imprégnation en progestérone (une des hormones sexuelles produite pendant le cycle de la chienne).
- Les tumeurs génitales (vaginales et utérines) sont presque toujours hormono-dépendantes et recensées uniquement chez des femelles non stérilisées.
- D’autres affections moins fréquentes, mais non moins invalidantes, sont aussi directement induites par les stéroïdes sexuels comme la ptose vaginale, mastose et fibro-adénomatose mammaire, acromégalie, diabète gestationnel, etc.
La contraception orale de la chienne
Les contraceptifs oraux sont utilisés pour supprimer l’activité ovarienne, à l’origine des chaleurs. Ces « pilules », même utilisées aux doses recommandées, stimulent l’utérus et peuvent favoriser différentes affections, parfois dès la première prise :
- Une hyperplasie glandulo-kystique : Il s’agit d’une croissance excessive de la muqueuse utérine qui peut évoluer vers une inflammation de l’utérus (« métrite ») puis vers une infection (« pyomètre »)
- Un mucomètre : Accumulation d’un liquide visqueux au sein de l’utérus pouvant entrainer des douleurs abdominales, une fatigue, voire des risques de rupture de l’utérus.
- Un pyomètre : Infection de l’utérus qui se remplit alors de pus. C’est une pathologie très grave qui peut aboutir à la mort de l’animal si elle n’est pas prise en charge chirurgicalement.
Les « pilules » stimulent aussi le développement du tissu mammaire, ce qui peut favoriser, lors d’un usage répété, les cancers mammaires, ou encore une mastose (hypertrophie spectaculaire et brutale des chaînes mammaires) parfois dès la première prise.
Enfin, les progestatifs entraînent généralement une prise de poids et dans une moindre mesure peuvent induire un diabète sucré.
La stérilisation chirurgicale chez la chienne, la méthode de référence
La stérilisation chirurgicale présente de nombreux avantages, mais aussi quelques effets indésirables potentiels à connaître.
Le principal objectif de la stérilisation est la prévention des cycles sexuels et des gestations non désirées. Mais la stérilisation présente aussi d’autres bénéfices pour la santé !
La stérilisation permet de réduire très significativement le risque de tumeur mammaire. Moins la femelle aura de cycle de chaleurs, plus le risque sera réduit. Chez la chienne, la stérilisation avant les trois premières chaleurs permet de réduire le risque respectivement de plus de 99 %, 92 % puis 74 %. Au-delà du 3ème cycle, le risque ne semble plus diminuer.
L’ablation des ovaires (sans besoin de retirer l’utérus) permet aussi de prévenir l’ensemble des tumeurs ovariennes, utérines et vaginales, si celle-ci est réalisée pendant la croissance ou chez la jeune adulte.
Quels sont les effets indésirables éventuels de la stérilisation ?
Le principal effet indésirable de la stérilisation est la prise de poids, qui peut conduire à l’obésité. Cette prise de poids provient essentiellement d’un changement de métabolisme (augmentation rapide de l’appétit et absence de maîtrise des apports alimentaires quotidiens).
Une alimentation maîtrisée, dès l’acquisition et adaptée au statut physiologique (en croissance, adulte, pour animal stérilisé…) permettent de prévenir. Le vétérinaire vous conseillera sur les modalités de l’alimentation à chaque visite médicale, et particulièrement lors de la visite de pré-stérilisation et après l’intervention.
Chez la chienne, un autre risque connu est celui de développer, dans les mois ou les années qui suivent l’intervention, une incontinence urinaire. Le risque (de moins de 5 à 8 % en moyenne) concerne essentiellement les chiennes de plus de 20 kg, et plus particulièrement certaines races (Boxer, Doberman, et dans une moindre mesure les retrievers). Les races de petite taille semblent quasiment préservées de cette complication.
Dans l’espèce canine, la stérilisation avant la fin de la croissance osseuse semble favoriser certains troubles ostéo-articulaires (notamment la rupture du ligament croisé crânial) dans des races déjà prédisposées (décrit chez le Golden retriever). Ainsi, il peut être avisé d’attendre l’âge adulte avant de planifier une stérilisation, notamment chez certaines races.
Des études récentes confirment que la stérilisation permet d’augmenter l’espérance de vie moyenne des chiennes tandis que d’autres démontrent un risque accru de maladies invalidantes (diabète, obésité, pyomètre, etc.) par l’utilisation de contraceptifs oraux, particulièrement chez la chienne.
La stérilisation chirurgicale est un outil préventif majeur tant pour la prévention des affections génitales, que pour le confort des propriétaires et pour la maîtrise des populations. Le moment de la stérilisation de votre chienne doit être discuté avec votre vétérinaire, en adaptant celui-ci à l’espèce, à la race, mais aussi à votre mode de vie et celui de votre animal.
Le vétérinaire joue un rôle indispensable pour assurer une bonne santé de votre chien ou chat. Trouvez un professionnel près de chez vous !
TROUVER UN VÉTÉRINAIRE