Apprenons à différencier les différents types de vers qui peuvent nuire à la santé de votre chien, leurs modes de transmission, leurs caractéristiques distinctes, les risques de maladies liées et les symptômes qui devraient vous alerter.
Les vers ronds
Ascarides
Parmi les vers ronds, les plus connus sont les ascarides (improprement appelés ascaris). Ce sont des vers de grande taille, mesurant jusqu’à 20 cm, qui vivent dans l’intestin grêle du chien.
Ils sont très fréquents chez les jeunes animaux. Ils infestent massivement une grande majorité des chiots, pendant la gestation ou l’allaitement, avec des troubles digestifs et généraux parfois marqués.
Ces vers sont aussi un danger pour les jeunes enfants avec des lésions graves possibles dans les yeux ou le système nerveux. Ils se contaminent par ingestion des œufs du parasite, issus du pelage du chien ou du milieu extérieur (attention aux bacs à sable souvent contaminés).
Ankylostomes
Les ankylostomes sont des vers de petite taille (1 à 2 cm) qui, à l’âge adulte, vivent fixés à la paroi de l’intestin et s’y nourrissent de sang.
Les animaux peuvent se contaminer par ingestion d’éléments souillés par des larves du parasite, lors de l’allaitement maternel (chiot) ou plus souvent, directement par passage des larves à travers la peau.
Trichures
Les trichures sont des vers de petite taille (3 à 5 cm), communs au chien et au renard. Ils vivent dans la partie terminale du tube digestif (gros intestin) et se nourrissent aussi de sang.
C’est l’un des parasites les plus fréquents chez le chien, responsable de diarrhée, d’anémie et d’amaigrissement lorsque l’infestation est importante. Les animaux se contaminent par ingestion d’œufs du parasite, très résistants et disséminés dans le milieu extérieur.
Angiostrongylus vasorum
C’est un ver de petite taille (1,5 à 2,5 cm), parasite du chien et du renard. Se nourrissant de sang, il se développe, au stade adulte, dans le cœur et les vaisseaux sanguins proches du cœur, et provoque une maladie appelée angiostrongylose. Celle-ci est fréquente chez les chiens de chasse ou de troupeau. Bien connue dans le Sud-Ouest de la France, la maladie est en forte expansion en Europe.
Elle semble particulièrement active en région Ile-de-France, dans les Alpes, avec une extension à l’Ouest, à l’Est et au pourtour du massif central. La contamination s’effectue par ingestion de limaces, escargots ou de grenouilles infestées.
La maladie se manifeste souvent par des signes respiratoires et cardiaques, évoluant en général, si non traitée, vers une insuffisance respiratoire majeure et la mort de l’animal.
Filaires (Dirofilaria)
Ces parasites sont très longs (jusqu’à 30 cm) et très fins (1 mm). Comme Angiostrongylus, ils se localisent au stade adulte dans le cœur et les vaisseaux sanguins proches du cœur, et provoque une maladie grave : la dirofilariose cardio-pulmonaire ou « maladie des vers du cœur ».
Cette maladie difficile à soigner et mortelle est transmise par piqûre de moustiques. Elle est surtout présente dans certaines zones du Sud de la France et de l’Europe (Espagne, Portugal, Italie, Grèce…), en Afrique du Nord, ainsi que dans les DOM-TOM.
Les vers plats
Dipylidium caninum
C’est un ver plat, blanc, de très grande taille (jusqu’à 70-80 cm) qui vit dans l’intestin de l’animal. C’est un parasite extrêmement fréquent, commun au chien et au chat ; c’est le ver plat le plus couramment rencontré chez le chien.
Les segments, ou anneaux, les plus postérieurs contiennent des capsules remplies d’œufs. Ils se détachent et sont éliminés à l’extérieur, en dehors ou avec les déjections de l’animal. Au sol, les larves de puces ingèrent ces capsules. Le chien peut ensuite se contaminer par ingestion d’une puce adulte hébergeant une larve de Dipylidium caninum lors du toilettage.
L’infestation par Dipylidium est habituellement asymptomatique mais parfois le chien présente des démangeaisons autour de la partie anale. Cela se manifeste par le « signe du traîneau », un frottement caractéristique du train arrière sur le sol. Ce parasite est également transmissible à l’humain par ingestion accidentelle d’une puce contaminée, notamment lors du léchage du visage par son animal.
Echinocoques
Les échinocoques sont des vers de très petite taille (quelques millimètres), dont les formes adultes parasitent les renards ou les chiens, et plus rarement les chats. Ils sont beaucoup moins fréquents que Dipylidium, mais beaucoup plus dangereux pour l’humain. Ils provoquent une maladie parasitaire majeure car c’est une zoonose (maladie transmise à l’humain par l’animal) mortelle.
Le chien peut se contaminer en ingérant des larves contenues le plus souvent dans des foies de mouton ou de petits rongeurs sauvages (ex. campagnols). Parfois dangereux pour le chien mais passant souvent inaperçus, les échinocoques peuvent être, chez l’humain, à l’origine d’une maladie mortelle, provoquant d’importants dégâts au niveau du foie, des poumons ou du cerveau.
D’un point de vue médical et sur le plan de la santé publique, les deux formes principales chez l’humain sont l’échinococcose cystique (hydatidose) et l’échinococcose alvéolaire.
Ce sont les œufs qui sont dangereux pour l’humain: le parasite s’y comporte comme chez les rongeurs, en envahissant le foie.
L’infestation se fait par l’ingestion d’œufs de parasites présents dans les aliments (légumes ou baies souillées), l’eau ou la terre, en portant à la bouche des mains non lavées ou par le contact direct avec les animaux hôtes (ex. chiens).
Quel que soit le type de vers, il est impératif de consulter régulièrement un vétérinaire pour établir un programme de vermifugation efficace et détecter rapidement tout problème émergent. Qu’il s’agisse de vers ronds ou de vers plats, la menace pour la vitalité de votre chien demeure réelle. La clé réside dans la prévention et la gestion proactive de la santé intestinale de votre poilu.
Le vétérinaire joue un rôle indispensable pour assurer une bonne santé de votre chien ou chat. Trouvez un professionnel près de chez vous !
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