Le diabète sucré est une maladie grave, qui évolue d’abord discrètement mais qui peut être à l’origine de complications graves. Toutefois, lorsque le diagnostic est précoce, la mise en place d’un traitement efficace permet d’en corriger les effets.
Le diabète chez le chien : ce n’est pas une maladie rare
La fréquence des cas de diabète sucré chez les chiens est en augmentation, elle est actuellement estimée à 1 cas sur 200 à 300 environ. L’origine de la maladie est mal connue, et dépend de plusieurs paramètres :
- Des prédispositions familiales : certaines lignées sont plus touchées que d’autres
- Les cycles hormonaux (chez la chienne non stérilisée)
- L’obésité (surtout chez le chat).
- La prise de médicaments comme certains contraceptifs ou les corticoïdes peut accentuer les risques.
Des mécanismes simples mais des conséquences graves
Le diabète sucré se caractérise par la présence d’une quantité trop importante de sucre (glucose) dans le sang. Le sucre est apporté par l’alimentation. Même si vous ne donnez pas de sucre à votre chien, il en trouve dans de nombreux types d’aliments. Les glucides (dont fait partie le glucose) sont d’ailleurs indispensables au fonctionnement de son organisme. Ce sont eux, essentiellement, qui fournissent le « carburant », c’est-à-dire l’énergie nécessaire à la vie.
Ce sucre est tout d’abord digéré puis il est absorbé et circule dans le sang. De là, il est distribué à toutes les cellules du corps. Et c’est l’insuline, une hormone fabriquée par le pancréas, qui permet à ce glucose de pénétrer à l’intérieur des cellules et de les approvisionner en carburant.
Lors de diabète, l’insuline qui permet au sucre de pénétrer dans les cellules pour les nourrir n’est plus produite par le pancréas ou n’agit plus de manière efficace. Le glucose s’accumule alors dans le sang et provoque une hyperglycémie. Le taux de sucre dans le sang est alors supérieur à 2 ou 3 g/l (valeur normale : 1 g/l) et il y a du sucre dans les urines (glycosurie).
Des symptômes plus ou moins sévères
Chez le chien, les premiers symptômes peuvent être une baisse de forme, un manque d’énergie. Ensuite, les propriétaires peuvent remarquer un amaigrissement, et, surtout, une augmentation de la soif : les animaux diabétiques présentent en général une polyuro-polydispie (PUPD) spectaculaire.
Comme l’animal boit beaucoup, il urine aussi énormément, et les propriétaires se plaignent souvent que leur animal devient malpropre : il les oblige à se lever plusieurs fois chaque nuit ou salit la maison.
Dans ce cas, il ne faut toutefois pas retirer la gamelle du chien et le priver d’eau, car s’il boit, c’est pour ne pas se déshydrater : le sucre, en passant dans les urines, entraine avec lui de très grandes quantités d’eau et l’animal est littéralement « obligé » de boire de très grandes quantités d’eau pour ne pas succomber.
Les propriétaires remarquent parfois que les urines répandues sur le carrelage sont collantes : ce phénomène, caractéristique, est dû à la présence de sucre dans les urines du chien.
Parfois, les signes de diabète passent inaperçus, et ce sont les complications qui alertent le propriétaire : la survenue d’une cécité (le chien devient aveugle) en quelques jours, avec des cornées blanches opaques, est caractéristique de l’apparition d’une cataracte diabétique, malheureusement irréversible, mais qui pourra être opérée.
Le vétérinaire connait bien la maladie et le diagnostic de diabète est assez simple, puisqu’il consiste en une simple prise de sang et un dosage du taux de glucose dans le sang. La norme est située autour de 1 g/l, et dès que ce taux dépasse 2 à 3 g, un diabète sucré est probable.
Des analyses d’urine permettent de confirmer la maladie (présence d’une glycosurie) et de vérifier l’absence de complications telles que la présence de bactérie ou de corps cétoniques. Dans certains cas, le vétérinaire décidera de rechercher des maladies qui peuvent apparaitre en même temps que le diabète, comme la maladie de Cushing, qui affecte les glandes surrénales.
Des traitements efficaces pour traiter le diabète canin
Heureusement, des traitements efficaces pour lutter contre les effets du diabète sucré existent. Ils ne permettent pas de guérir l’animal, mais de vivre dans de bonnes conditions en évitant les complications.
Tout d’abord, il s’agit d’envisager de modifier l’hygiène de vie de l’animal. Les chiennes seront stérilisées, car les cycles hormonaux ne permettent pas d’équilibrer facilement la maladie. De même, l’obésité constitue un facteur aggravant. Le propriétaire doit alors mettre en place des repas contrôlés, avec un aliment adapté, car c’est une part essentiel du traitement.
Les efforts violents (chasse, longues randonnées, etc.) sont à éviter, au moins tant que le diabète n’est pas parfaitement équilibré. Des horaires de repas et de sorties régulières sont à privilégier chez les diabétiques, à qui une vie « bien réglée », est recommandée.
Les injections d’insuline : beaucoup plus simples qu’il n’y parait !
Les injections d’insuline sont en général indispensables pour traiter le diabète sucré chez le chien.
L’insuline est l’hormone qui fait défaut lors de diabète sucré. Parce qu’elle n’est plus produite de manière suffisante par les cellules du pancréas, elle doit être apportée par le traitement. Malheureusement, il n’est pas possible de l’administrer par la bouche, car elle serait détruite dans le tube digestif. Il faut donc l’injecter deux fois par jour, en général.
Les propriétaires apprennent alors à utiliser des seringues graduées pour prélever l‘insuline dans un flacon et à l’injecter sous la peau du chien. Ce geste n’est pas inné, mais il s’apprend, et de nombreux propriétaires deviennent rapidement autonomes dans la gestion du traitement de leur compagnon. Les injections ne sont pas douloureuses pour le chien car les aiguilles utilisées sont très fines.
Le suivi et l’accompagnement : une aide essentielle !
Une durée de quelques semaines est indispensable pour équilibrer le diabète, c’est à dire pour trouver la dose adéquate d’insuline. En effet, il est impossible de savoir à l’avance de quelle dose un animal aura besoin, car cela varie en fonction de son activité, de son métabolisme, etc. Au cours de cette phase, le chien est fréquemment reçu par le vétérinaire, qui contrôle le taux de sucre et réalise des courbes de glycémie (évolution du taux de sucre dans la journée).
Assez rapidement, les propriétaires peuvent observer que leur chien boit moins puis qu’il n’urine plus dans la maison et qu’il reprend de l’énergie. Car si le diabète ne se guérit pas, il peut être traité avec succès et permettre aux propriétaires de couler des jours heureux avec leur animal.
Prévenir le risque d’hypoglycémie chez le chien diabétique
Un suivi attentif des quantités de nourriture absorbées, de la quantité d’eau consommée chaque jour, et de l’état de forme du chien permet aussi d’éviter les hypoglycémies. Ces complications liées au traitement insulinique sont rares mais parfois impressionnantes : le chien semble très fatigué, désorienté, voire comateux. Il peut parfois manifester des convulsions, semblables à une crise d’épilepsie.
Il importe alors de consulter le vétérinaire le plus rapidement possible. Lorsque c’est réalisable, le fait de faire manger l’animal et/ou de déposer du sucre ou du miel sur ses babines peut améliorer la récupération, mais ce n’est pas envisageable si le chien est inconscient.
Les équipes vétérinaires sont là pour aider les propriétaires à traiter leur animal et pour rappeler les gestes essentiels. Grâce à des outils adaptés, à un accompagnement patient et un suivi rigoureux de toute l’équipe, les propriétaires de chiens diabétiques peuvent espérer que leur compagnon vive plusieurs années de façon confortable. Ils tirent souvent une grande fierté de leur engagement.
Le vétérinaire joue un rôle indispensable pour assurer une bonne santé de votre chien ou chat. Trouvez un professionnel près de chez vous !
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